Louis Massignon
Born
in Nogent-sur-Marne, France
July 25, 1883
Died
October 31, 1962
Genre
Influences
سلمان پاک
by
2 editions
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published
2007
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Al-Hallaj: Sang Sufi Syahid
16 editions
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published
1922
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أخبار الحلاج
by
4 editions
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published
1988
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Hallaj: Mystic and Martyr [ABRIDGED]
by
6 editions
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published
1922
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(التصوف (كتب دائرة المعارف الإسلامية
by |
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قوس زندگي، منصور حلاج
by
—
published
1994
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المتنبي بإزاء القرن الإسماعيلي في تاريخ الإسلام
by
—
published
1988
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Essay on the Origins of the Technical Language of Islamic Mysticism
18 editions
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published
1996
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Al-Hallaj, martyr mystique de l'Islam
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Parola data
by
4 editions
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published
1983
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“[Correspondance entre Massignon et Paul Claudel]
Si je vais là-bas, je pense prendre comme sujet "La langue arabe considérée comme moyen d'expression (traduisez pour nous : le témoignage de l'arabe en faveur du Verbe) et comme instrument d'action intellectuelle et sociale" (ou quelque chose d'approchant) - - Cela me permettrait de faire une révision exacte des auteurs et des tendances dominantes et d'en faire une critique "constructrice". Le difficile sera de tâcher de dégager (ce que nul philologue n'a fait jusqu'ici, hélas) de cette admirable langue sa logique fondamentale, l'ordre des idées dans le jeu normal et saint de sa syntaxe, logique qui doit nécessairement démolir le Coran et la Tradition comme des construction de guingois, destinées à remplir chez les Arabes l'ineffable rôle du Verbe et de l'Eglise. Je vous indique là, bien entendu la basse continue, la pédale harmonique de mes conférences, non pas leurs sujets effectifs précis que je tâcherai de cristalliser en un "Selectae" des textes arabes remarquables pour l'enchaînement solide des preuves et la loyauté des matériaux employés? Il y en a, dans tout les domaines de la pensée, Dieu merci !
J'aimerais que vous me parliez de la langue française à ce point de vue là, pour que mon travail puisse se guider sur une transposition de ce que vous trouvez, à ce point de vue, dans la langue française, d'"édifiant", de catholique. Hélas, pourquoi Dieu ne me permet-il pas de l'aller prier dans un pauvre coin, et se sert-il de ma lâcheté rivée au monde, pour saboter des tâches si peu à ma taille.
[Paul Claudel : Louis Massignon, Correspondance 1908-1953, « Braises ardentes, semences de feu », nouvelle édition renouvelée (1908-1914) et augmentée 1915-1953)
p230 (Lettre du samedi 10 août 1912)]”
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Si je vais là-bas, je pense prendre comme sujet "La langue arabe considérée comme moyen d'expression (traduisez pour nous : le témoignage de l'arabe en faveur du Verbe) et comme instrument d'action intellectuelle et sociale" (ou quelque chose d'approchant) - - Cela me permettrait de faire une révision exacte des auteurs et des tendances dominantes et d'en faire une critique "constructrice". Le difficile sera de tâcher de dégager (ce que nul philologue n'a fait jusqu'ici, hélas) de cette admirable langue sa logique fondamentale, l'ordre des idées dans le jeu normal et saint de sa syntaxe, logique qui doit nécessairement démolir le Coran et la Tradition comme des construction de guingois, destinées à remplir chez les Arabes l'ineffable rôle du Verbe et de l'Eglise. Je vous indique là, bien entendu la basse continue, la pédale harmonique de mes conférences, non pas leurs sujets effectifs précis que je tâcherai de cristalliser en un "Selectae" des textes arabes remarquables pour l'enchaînement solide des preuves et la loyauté des matériaux employés? Il y en a, dans tout les domaines de la pensée, Dieu merci !
J'aimerais que vous me parliez de la langue française à ce point de vue là, pour que mon travail puisse se guider sur une transposition de ce que vous trouvez, à ce point de vue, dans la langue française, d'"édifiant", de catholique. Hélas, pourquoi Dieu ne me permet-il pas de l'aller prier dans un pauvre coin, et se sert-il de ma lâcheté rivée au monde, pour saboter des tâches si peu à ma taille.
[Paul Claudel : Louis Massignon, Correspondance 1908-1953, « Braises ardentes, semences de feu », nouvelle édition renouvelée (1908-1914) et augmentée 1915-1953)
p230 (Lettre du samedi 10 août 1912)]”
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“Depuis la dernière guerre, la ruine de l'indépendance temporelle des musulmans est un fait accompli. L'empire ottoman est démembré et ses dirigeants ont réduit le calife turc à n'avoir plus d'autorité que sur le domaine spirituel.
Ce grand événement n'est-il pas le signe que l'évangélisation des musulmans, si longtemps retardée, va pouvoir commencer ?
(Écrits Mémorables I, p. 50)”
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Ce grand événement n'est-il pas le signe que l'évangélisation des musulmans, si longtemps retardée, va pouvoir commencer ?
(Écrits Mémorables I, p. 50)”
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“Un autre exemple de fausse psychologie de nos « bureaux arabes ». Nous avons, pour les élections en Algérie, recours à l'influence des congrégations musulmanes sur la masse des électeurs illettrés. Cette politique de corruption est publique et compromet à la longue certaines vedettes précieuses.
L'administration se dit alors dans sa sollicitude : il y a un moyen, pour les musulmans, d'être absous de leurs péchés, c'est d'aller à La Mecque. Nous leur paierons le voyage. Ils rempliront leurs devoirs coraniques ; ils nous reviendront absous, la conscience blanche comme neige. Ils pourront recommencer à notre service ; nous aurons donc double bénéfice.
Mais un des derniers bénéficiaires de ce système ingénieux vient de le gâcher et nous a forcés, en revenant de La Mecque, à payer la scolarité d'un de ses fils à al-Azhar « pour se racheter » aux yeux de l'Islam anticolonialiste. Cet homme nous aura coûté fort cher pour aboutir au mépris réciproque et définitif.
[L'Occident devant l'Orient. Primauté d'une solution culturelle. In: Politique étrangère, n°2 - 1952 - 17ᵉannée. pp. 13-28]”
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L'administration se dit alors dans sa sollicitude : il y a un moyen, pour les musulmans, d'être absous de leurs péchés, c'est d'aller à La Mecque. Nous leur paierons le voyage. Ils rempliront leurs devoirs coraniques ; ils nous reviendront absous, la conscience blanche comme neige. Ils pourront recommencer à notre service ; nous aurons donc double bénéfice.
Mais un des derniers bénéficiaires de ce système ingénieux vient de le gâcher et nous a forcés, en revenant de La Mecque, à payer la scolarité d'un de ses fils à al-Azhar « pour se racheter » aux yeux de l'Islam anticolonialiste. Cet homme nous aura coûté fort cher pour aboutir au mépris réciproque et définitif.
[L'Occident devant l'Orient. Primauté d'une solution culturelle. In: Politique étrangère, n°2 - 1952 - 17ᵉannée. pp. 13-28]”
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