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Mike Duffy

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Mike Duffy
Illustration.
Fonctions
Sénateur pour l'Île-du-Prince-Édouard

(12 ans, 4 mois et 25 jours)
Biographie
Nom de naissance Michael Dennis Duffy
Date de naissance (78 ans)
Lieu de naissance Charlottetown, Drapeau du Canada Canada
Parti politique Parti conservateur du Canada
Profession Journaliste

Mike Duffy, né le à Charlottetown, est un homme politique, un journaliste et un animateur de télévision canadien. Il est un sénateur conservateur représentant l'Île-du-Prince-Édouard de 2009 à 2021. Il était l'animateur de l'émission Mike Duffy Live et le correspondant à Ottawa de CTV NewsNet avant d'être nommé au Sénat canadien.

Carrière médiatique

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Originaire de l'Île-du-Prince-Édouard, Michael commence sa carrière à la radio dans les années 1960. Il se joint à CFCF en 1969 où il devient responsable de l'ordre des bulletins de nouvelles et des affectations du personnel.

En 1971, il devient journaliste politique pour la radio CFRA à Ottawa. Duffy devient membre du bureau parlementaire de CBC en 1974 et travaille pour l'émission The National à partir de 1977.

En 1988, il se joint à Baton Broadcasting en tant que premier animateur de Sunday Edition. Lorsque cette série télévisée cessa de diffuser en 1999, Duffy prit son poste actuel à CTV NewsNet.

Il est remarqué du public pour son style décapant, ayant réalisé plusieurs entrevues avec les têtes dirigeantes du pays. Il a rapporté la mort de Lucien Bouchard le alors que celui-ci était toujours vivant.

Duffy maintient une ligne assez dure à l'endroit des souverainistes québécois, n'invitant jamais de députés du Bloc québécois sur son plateau. À plusieurs reprises, il soutient que les syndicats québécois forcent les professeurs à dépeindre Jean Chrétien et Pierre Trudeau comme des « vendus ». (La dernière allégation de ce genre a été faite lors d'une entrevue avec Marc Garneau, le .) Par ailleurs, Duffy affiche un ruban « Appuyons nos soldats » sur le pare-chocs de son véhicule utilitaire sportif et décrit les soldats tués en Afghanistan comme des héros. Lors de la campagne électorale de 2006, il a « une prise de bec » avec le stratège libéral John Duffy (aucun lien familial) au sujet d'une publicité disant que Stephen Harper s'apprêtait à envoyer des soldats dans les rues du pays.

Il est nommé au Sénat par Stephen Harper le , officiellement pour représenter l'Île-du-Prince-Édouard, en récompense des services rendus au parti conservateur lorsqu'il était journaliste. Il fait partie d'une cohorte de 18 nominations conservatrices, dont Patrick Brazeau et Pamela Wallin. À peine nommé, il se met au service du parti conservateur, multipliant les apparitions à des rassemblements de levée de fonds. Il prête main-forte aux campagnes de Scott Armstrong en 2009 et de Julian Fantino en 2010. En 2011, il fait campagne pour 11 candidats conservateurs en Ontario, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et dans les Territoires du Nord-Ouest[1]. Il fait aussi campagne très activement pour Stephen Harper en , l'accompagnant dans divers voyages[2]. Il est décrit comme un « efficace collecteur de fonds et un chien d'attaque du parti » dans un éditorial du Globe and Mail[3].

En , il appuie un projet d'union des Provinces maritimes[4].https://www.ledevoir.com/politique/canada/413796/scandale-au-senat-la-grc-depose-31-chefs-d-accusation-contre-le-senateur-mike-duffy

Chronologie d'un scandale

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La chronologie des faits relatifs à un remboursement non justifié de 90 172 $ se révèle d'une importance cruciale dans la genèse d'un scandale, qui, au départ, aurait pu n'être qu'une simple tentative de fraude d'un individu peu scrupuleux.

Le , il apparaît qu'il y a des irrégularités dans ses rapports de dépenses au Sénat et qu'il s'est fait rembourser 33 413 $ pour des frais de fausse résidence secondaire[5].

Le , Mike Duffy annonce dans une entrevue télévisée qu'il va rembourser une somme de 90 000 $ à laquelle il n'avait pas droit[6],[7].

Le , on apprend que son dossier n'avait pas été remis à l'audit en raison de ce remboursement et que Duffy avait été avisé par le comité du sénat[8]. Selon les observateurs, Duffy a été protégé par le comité du sénat majoritairement conservateur, du fait qu'il était « un politicien bien connu et ancien journaliste à la télévision, [et qu'il était] aussi l'un des conservateurs les plus productifs en matière de financement[9].

Le , en réponse aux questions sur le traitement de faveur accordé à Duffy, Stephen Harper louange ce dernier « pour avoir fait preuve de «leadership» dans le scandale des dépenses du Sénat[9]». Ce point de vue est largement repris par les conservateurs.

Le , la GRC annonce l'ouverture d'une enquête sur les rapports de dépenses des sénateurs Harb, Brazeau et Duffy[10].

Le , l'audit révèle que Duffy a facturé le Sénat pour des dépenses de voyage liées à sa participation à la campagne de Stephen Harper en 2011[2].

Le , à la suite d'une information confidentielle[11], la station CTV révèle que Mike Duffy a pu rembourser le Sénat grâce à un chèque cadeau de 90 172 $ que lui a fait le chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright[12]. Le scandale atteint ainsi directement le bureau du Premier ministre, Stephen Harper. Dès l'annonce de la nouvelle, les conservateurs tentent de présenter la chose comme « un acte de compassion[13]».

Le , l'attaché de presse de Stephen Harper annonce que Nigel Wright a toujours la pleine confiance du Premier ministre[14]. Wright démissionnera toutefois le , démission que Stephen Harper dit avoir accepté avec regret[15].

Le , devant les réactions outragées du public, Mike Duffy quitte le caucus conservateur et doit siéger comme indépendant au Sénat[16].

Le , en réponse à des journalistes, Stephen Harper déclare à propos de cette affaire qu'il est « désolé, frustré et extrêmement en colère » («  I’m Sorry, I’m Frustrated, I’m Extremely Angry ») et que son chef de cabinet est seul responsable de ce cadeau[17],

Au cours de la séance parlementaire du , Thomas Mulcair et Justin Trudeau cherchent à savoir du Premier ministre à quel moment ce dernier a été avisé du cadeau fait à Mike Duffy par son chef de cabinet. Ils soulignent aussi les problèmes d'éthique liés à l'obstruction d'un audit. Stephen Harper prétend n'avoir été mis au courant de ce chèque que le , soit après sa divulgation dans les médias[18].

En , un agent de la GRC révèle que, au cours des quatre années précédentes, Duffy avait en outre facturé au Sénat un montant totalisant près de 65 000 $ en contrats douteux accordés à un de ses amis. L'enquêteur étudie aussi les centaines de pages de courriel échangés avec Nigel Wright[19]. Ce dernier avait en sa possession les agendas de Duffy pour les quatre années précédentes, mais avait tardé à les remettre à la GRC. Le cabinet du Premier ministre réitère n'avoir pas été tenu au courant de toutes ces transactions[20].

Le , Mike Duffy affirme devant le Sénat avoir eu une rencontre le avec Stephen Harper et Nigel Wright au sujet de ses dépenses de logement et que le Premier ministre lui aurait alors dit de rembourser le montant en question sous peine d'expulsion du caucus. Le lendemain, en Chambre, Harper nie catégoriquement avoir participé à cette rencontre[21].

Le , Mike Duffy révèle au Sénat qu'en plus d'émettre un chèque de 90 172 $ pour rembourser ses dépenses de logement, le Bureau du premier ministre lui avait aussi remis un chèque de 13 560 $ pour régler ses dépenses d'avocat, tout cela afin d'étouffer une affaire qui, tout en étant parfaitement légale selon lui, était cependant difficile à justifier politiquement. Le Bureau lui aurait aussi demandé de mentir au public en cachant la source de l'argent[22]. Ce même jour, Harper déclare qu'il a congédié son ancien chef de cabinet Nigel Wright, alors qu'il affirmait jusque-là que ce dernier avait démissionné[23]. Le , il reconnaît que le Parti Conservateur a effectivement remboursé les frais de justice de Duffy et accuse Wright de « duperie[24] ».

Le , le Sénat suspend Duffy sans traitement, ainsi que les sénateurs Patrick Brazeau et Pamela Wallin[25].

En , Duffy est formellement accusé de fraude, abus de confiance et corruption[26]. Le procès connaît une première session publique entre le 10 et le , avec les importants témoignages de Nigel Wright et Benjamin Perrin. L'avocat de la défense est Donald Bayne, qui tente de démontrer que son client a été victime du bureau du premier ministre, Stephen Harper[27].

Le , Mike Duffy est acquitté de tous les chefs d'accusation qui pesaient contre lui. Le juge Vaillancourt critique le gouvernement de Stephen Harper pour la conduite de toute cette affaire et qualifie « le stratagème de remboursement organisé par le bureau du premier ministre de choquant[28]. »

Il prend sa retraite du Sénat sur son 75e anniversaire le en raison des règles de retraite obligatoires[29].

Références

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  1. MacLean's, 14 juin 2013, On the trail of the ‘Duffinator’. Mike Duffy’s record shows why he was so valuable to the Conservatives, though not as a senator
  2. a et b Senate officials confirm Mike Duffy received expenses while campaigning for Tories
  3. « an effective fundraiser and a party attack dog », 20 mai 2013, The public eye and the public trough
  4. CBC News, 27 novembre 2012, Mike Duffy lends support to Maritime Union debate
  5. Glen McGregor, 4 décembre 2012, Conservative Senator Mike Duffy claims living expenses, despite being long time Ottawa resident
  6. CBC News, 22 février 2012, Mike Duffy to repay expenses claimed for Ottawa home
  7. The Globe and Mail, 15 mai 2013, https://www.theglobeandmail.com/news/politics/ethics-watchdog-to-review-harper-aides-90000-gift-to-duffy/article11936298/#dashboard/follows/ Ethics watchdog to review Harper aide's $90,000 gift to Duffy]
  8. (en) National Post, 9 mai 2013, Sen. Mike Duffy letter suggests he was tipped off by fellow Conservative investigating Senate expenses
  9. a et b La Presse, 10 mai 2013, Dépenses du Sénat: Stephen Harper louange Mike Duffy
  10. (en) The Globe and Mail, 12 mai 2013, RCMP probes payments to senators Duffy, Brazeau, Harb
  11. Lawrence Martin, The Globe and Mail, 1er septembre 2015, A shoe-leather newsman, and our own Deep Throat
  12. (en) CTV News, 14 mai 2013, Mike Duffy made secret deal with Harper's chief of staff during audit
  13. National Post, 16 mai 2013, Duffy’s $132,300 public salary and benefits certainly don’t paint a picture of a man down on his luck
  14. CBC News, Nigel Wright has 'full confidence' of PM after Duffy cheque
  15. (en) « Nigel Wright resigns », Maclean's,
  16. Le Devoir, 17 mai 2013, Le sénateur Duffy quitte le caucus conservateur
  17. The Globe and Mail, 24 mai 2013, May 24: The PM and where the buck stops, and other letters to the editor
  18. Chambre des communes - 28 mai 2013
  19. (en) The Globe and Mail, 9 octobre 2013, Duffy's friend billed Senate for $64,000 for 'no apparent work,' RCMP alleges
  20. La Presse, 9 octobre, Nigel Wright aurait tardé à déposer des agendas de Mike Duffy
  21. Radio-Canada, 23 octobre 2013, Le scandale des dépenses de Duffy hante Harper
  22. (en)The Globe and Mail, How Harper became embroiled in the Senate scandal
  23. Radio-Canada, 28 octobre 2013, Le sénateur Duffy dit avoir reçu un chèque de 13 560 $ du Parti conservateur
  24. Le Devoir, 30 octobre 2013, Le PC a remboursé Duffy, admet Harper
  25. (en) The Globe and Mail, 6 novembre 2013, Senators' suspensions reveal rifts in Conservative ranks
  26. Toronto Star, 17 juillet 2014, RCMP lay 31 criminal charges against Senator Mike Duffy
  27. Lawrence Martin, The Globe and Mail, 20 août 2015, The Duffy trial: A trip through the maze of improbabilities
  28. Radio-Canada, Duffy acquitté sur toute la ligne, 21 avril 2016.
  29. (en) « Mike Duffy retiring from Senate at age 75 », sur cbc.ca, (consulté le )